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Travailler à Malte : ce qu’il faut savoir

Venir travailler à Malte est un challenge que veulent relever de nombreux expatriés. Pays anglophone, proche de la France, cadre de vie agréable et une vie active 365 jours par an, l’expatriation y est relativement simple. Il est important de savoir que le monde de l’emploi à Malte est assez différent de celui de la France, en terme de contrat, de salaires, de démarches, de temps de travail etc.

Bien qu’il soit facile de trouver un emploi sur l’île, il faut savoir avant de vous lancer que les conditions de travail varient et que les règles ne sont pas les mêmes qu’en France. Vous vous apprêtez à vivre dans un pays étranger à votre culture, et cela commence par le monde du travail en général. Une chose est donc importante : il va falloir vous adapter !

Que faut-il savoir des conditions de travail à Malte ? On vous fait un debrief dans cet article.

Les conditions pour obtenir un emploi à Malte

Pour pouvoir travailler à Malte, vous n’aurez pas besoin de documents particuliers si vous résidez en Union Européenne. Merci espace Schengen ! Avec votre simple passeport ou carte d’identité, vous pouvez commencer à travailler et être officiellement employé à Malte.

En revanche, il vous faudra accomplir certaines démarches lorsque vous commencerez à travailler à Malte. Tout d’abord, et le plus urgent, le numéro de sécurité sociale. Il est indispensable pour pouvoir bénéficier de soins gratuits. Egalement, vous devrez demander votre carte de résident après 3 mois passés sur l’île. Cette carte vous sert de document d’identité maltais, et comporte votre numéro d’identification national ainsi que votre adresse.

Pour plus d’informations sur les différentes démarches et les procédures de demandes, vous pouvez lire cet article sur l’expatriation à Malte et les démarches.

Le contrat de travail à Malte

contrat de travail

La période d’essai

Contrairement à la France, la période d’essai peut être très longue à Malte. Généralement, elle est d’environ 6 mois. Durant ces 6 premiers mois, vous pouvez démissionner sans motif. Dans certaines entreprises, il est mentionné sur le contrat que vous pouvez rompre ce dernier sans préavis durant votre première semaine (par exemple), puis en respectant un préavis d’une semaine passé ce délais. Notons bien entendu que ces délais de préavis dépendent de votre contrat et de votre entreprise.

Il en va de même pour votre employeur, qui peut également mettre fin à votre contrat durant les 6 mois de votre probation. Cette période plus longue est tout de même intéressante à Malte et finalement assez adaptée à la vie locale, dans la mesure où de très nombreux expatriés s’aventurent dans de nouvelles expériences professionnelles, en dehors de leur parcours initial. Pour les deux parties, il est donc important d’avoir un temps conséquent pour tester l’adaptation générale au travail, et dans le cas où elle ne se passerait pas bien, avoir une flexibilité quant à la fin du contrat est une notion importante.

Le temps de travail

Adieu les 35 heures du gouvernement Jospin, il va falloir vous habituer à travailler plus, et gagner moins ! Ici, les contrats sont généralement établis sur 40 heures par semaine, soit 8 heures par jour au lieu des 7 heures françaises. Ça, c’est sur le papier. Vous allez vite vous apercevoir que vous ferez plus souvent 45 à 50 heures hebdomadaires, sans même que votre employeur vous ne le demande.

Pourquoi ? Car c’est tout le contexte de Malte qu’il faut prendre en compte ! Tout d’abord, si vous faites partie de la plupart des expatriés, vous viendrez au travail en bus. Bus qui ne passe pas toujours (si ce n’est jamais) à l’heure et qui peut être très vite plein et ne pas vous accepter à bord. Il faut donc que vous partiez plus tôt de chez vous et prévoir un temps assez conséquent pour vous rendre à votre lieu de travail. Selon le trafic et le bus que vous êtes parvenu à prendre, vous pouvez donc arriver très en avance au travail. Et à moins de rester à ne rien faire dans la salle de pause, il sera plus fréquent pour vous de commencer à travailler en avance ici à Malte. Hop, une demie heure de travail en plus !

Ensuite, vient la pause déjeuner. Sur la plupart des contrats et théoriquement, vous avez une heure de pause. Mais là encore, Malte est un pays à part, qui reste anglo-saxon dans certaines habitudes de vie. Très peu de locaux prennent leur temps de pause pour déjeuner. Il sera donc très fréquent de les voir manger des gâteaux ou un sandwich en vitesse devant leur ordinateur, tout en travaillant. Et cette habitude est contagieuse, au lieu de vous retrouver seul(e) dans la cuisine commune, vous prenez votre Tupperware et mangez votre salade devant le devis sur lequel vous travaillez depuis ce matin, et que vous devez envoyer au plus vite à Monsieur ZAMMIT. Votre break d’une heure se transforme donc très vite en pause toilettes de 5 min. Et vous voilà avec 55 min de travail supplémentaire sur la journée.

Le code du travail stipule même qu’une entreprise peut vous faire travailler jusqu’à 48h par semaine en cas de besoin. Toutes les informations sur cet article sur les heures de travail.
40h à Malte on disait ?

La clause de confidentialité

Ici à Malte, les entreprises se protègent devant les nombreux concurrents et les vas et viens des employés. De ce fait, les contrats incluent tous des clauses de confidentialité qui sont, de manière générale, très larges ! Ne soyez donc pas surpris de lire une clause stipulant que durant les 24 mois suivants la fin de votre contrat, vous ne devrez ni travailler pour une entreprise concurrente, ni solliciter les clients de la compagnie ou même ses fournisseurs.  C’est tout à fait courant à Malte, mais cela peut être négocié. Votre employeur ne souhaitera pas retirer cette clause du contrat, mais vous pourrez tout à fait lui demander à ce que la période soit diminuée.

Les congés payés

De manière générale, vous avez droit à 26 jours de congés payés annuels. Bien sûr, cela dépend de votre poste, de votre entreprise et de la négociation préalable auprès de votre employeur. Comme en France, vous pouvez devoir attendre un an avant de les cumuler et d’y avoir droit. En revanche, la plupart des entreprises vous les accordent sans anticipation dès votre premier mois. Attention, si en France, la pose des congés est certaines fois un vrai casse-tête et sujet à friction entre collègues, ça peut s’avérer encore plus compliqué à Malte ! Pensez-y : beaucoup de vos collègues seront expatriés comme vous et voudront donc également leurs jours de congés pour visiter leurs famille et amis. Les périodes de Noël par exemple sont donc particulièrement sensibles.

Les arrêts maladie

arrêt maladie

On oublie le système d’arrêt maladie de France. Si vous êtes malade à Malte, vous devez bien sûr prévenir votre employeur, mais avez également un certain nombre de jours de maladie autorisés dans l’année. Cela peut être de 15 à 30 jours par exemple. En général, si vous êtes absent(e) pour maladie un seul jour, il vous suffira d’appeler votre employeur et de le lui indiquer, sans nécessairement passer par la case médecin. Ce jour est donc automatiquement déduit de vos « Sick leaves », autrement dit « congés maladie ». En revanche, à partir de 2 jours d’absence, vous devrez justifier de votre incapacité de travail en allant consulter un médecin. Légalement, votre employeur peut tout à fait vous le demander dès votre premier jour d’arrêt, mais cela se fait un peu moins.

Sur l’exemple des 30 jours de congés maladie, 15 seront payés intégralement par votre entreprise et les 15 autres à moitié. La sécurité sociale ne prend pas en charge la moitié restante. Encore une fois, cela est un exemple général mais chaque entreprise a sa politique en ce qui concerne les congés maladie.

Les salaires à Malte

Généralités

Les salaires sont de base moins élevés qu’en France, il faut vous y préparer. Cela est surtout valable pour les emplois de base en bar, restauration, service de réservation etc. Pour connaître les postes les plus rémunérateurs et les salaires moyens à Malte, faites un tour sur l’article : Le salaire à Malte.

Il est tout à fait possible que votre employeur vous rémunère différemment pendant et après votre période de probation. Bien souvent, votre salaire sera basique lors de vos 6 premiers mois, et rehaussé à hauteur de votre négociation quand vous aurez passé cette étape. Cela permet à votre employeur de vous faire rester un maximum dans l’entreprise (là encore, de très nombreux expatriés ne restent que pour quelques mois au sein de la même compagnie ou à Malte de façon générale) et de vous attirer avec un salaire plus conséquent sur le long terme. Cela fait aussi partie de votre pouvoir de négociation. Si le salaire offert ne vous convient pas, vous pouvez demander à ce qu’il soit augmenté lors de la fin de votre période d’essai et à ce que cette mention figure sur votre contrat.

L’intégration dans une entreprise maltaise

Il peut être très difficile de s’adapter à la façon de travailler des Maltais, qui est radicalement opposée à la nôtre. Nous avons toujours été habitués – pour la plupart d’entre nous –  à travailler de façon impliquée, responsable, et à vouloir maîtriser tous les aspects de notre travail. Ici à Malte, c’est tout à fait différent.

La période de formation

C’est simple, il n’y en a pas ! Vous serez très vite lancé dans le bain car le principe des Maltais au travail est d’apprendre sur le tas. D’une part par un manque évident de temps et d’employés, mais également par une appréhension différente de l’intégration au travail. De manière générale, au-delà d’une formation minime sur les bases du métier et éventuellement les logiciels, vous devrez découvrir par vous-même toutes les facettes de votre travail. Cela peut être difficile pour ceux qui ont besoin d’apprendre petit à petit pour se sentir à l’aise. Si vous faites partie de ceux-là, nous ne pouvons que vous conseiller de vous adapter et d’accepter de ne rien maitriser pour vos débuts. Vous verrez qu’avec l’aide de vos collègues, de la patience et de la persévérance, vous apprendrez vite.

Bien sûr, vous pourrez tout à fait tomber sur une entreprise différente, qui procède de façon graduelle avec un temps de formation préparatoire, et on vous le souhaite !

Un retard sur les technologies et les méthodes de travail

On peut constater un très grand retard sur la technologie à Malte en général, et cela s’applique au travail également. On ne parle pas ici des entreprises internationales, mais de celles gérées par les Maltais. Vous pourrez observer une vraie difficulté d’adaptation à la modernité et aux méthodes actuelles de travail. Cela peut se ressentir dans les logiciels utilisés, les techniques et procédures et la méthodologie en générale.

Vous avez beau arriver avec votre expérience en France ou ailleurs, votre savoir-faire et vos compétences, il pourra être difficile de faire entendre vos idées d’amélioration par toute l’équipe, qui va souvent préférer rester sur ses acquis et ne rien changer. Même si vous leur apportez une solution qui leur ferait gagner un temps considérable. C’est comme ça, il faut encore une fois l’accepter ! En revanche, d’autres entreprises plus jeunes et dynamiques pourront tout à fait intégrer vos suggestions et changer leurs méthodes de travail. Cela dépend encore une fois de l’endroit où vous travaillez.

S’adapter à plusieurs nationalités

espace de coworking

Travailler à Malte, c’est devoir s’adapter à plusieurs nationalités au quotidien. Et avec elles, plusieurs façons de travailler, plusieurs visions du monde professionnel, et différentes implications. Au-delà du travail en lui-même, c’est aussi un des points majeurs sur lequel vous allez devoir vous faire. Ne partez pas avec l’idée que votre expertise sera la seule valable face à des avis totalement différents. C’est la grande erreur à ne pas commettre ! Au contraire, observez vos collègues, leurs façons de travailler, d’appréhender un problème, de le traiter, d’interagir avec les autres et avec les clients, d’utiliser les logiciels. C’est d’une part fascinant mais aussi très instructif. Et cela vous aidera pour vous intégrer dans votre entreprise. Comprendre pour mieux s’adapter et mieux faire passer ses idées si besoin. Apprendre des autres également et construire des projets ensemble.

Pour conclure

Il est donc important de bien se renseigner sur le monde du travail à Malte, afin de ne pas être surpris tout d’abord, mais aussi de savoir quelles sont vos marges de négociation quant aux contrats. Connaître les us et coutumes de Malte est un réel avantage pour votre future intégration.

Et pour plus de renseignements, vous pouvez joindre le groupe facebook des Français à Mate : Stages et Jobs.

Rédigé par Méline – Team Oh My UP

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